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Lunabellune

mercredi 28 janvier 2009


Caerulei oculi (Théophile GAUTIER)

Une femme mystérieuse,
Dont la beauté trouble mes sens,

Se tient debout, silencieuse,
Au bord des flots retentissants.

Ses yeux, où le ciel se reflète,

Mêlent à leur azur amer,
Qu'étoile une humide paillette,

Les teintes glauques de la mer.

Dans les langueurs de leurs prunelles,

Une grâce triste sourit ;
Les pleurs mouillent les étincelles
Et la lumière s'attendrit ;

Et leurs cils comme des mouettes
Qui rasent le flot aplani,

Palpitent, ailes inquiètes,
Sur leur azur indéfini.


Comme dans l'eau bleue et profonde,
Où dort plus d'un trésor coulé,

On y découvre à travers l'onde

La coupe du roi de Thulé.

Sous leur transparence verdâtre,

Brille parmi le goémon,

L'autre perle de Cléopâtre

Prés de l'anneau de Salomon.

La couronne au gouffre lancée

Dans la ballade de Schiller,

Sans qu'un plongeur l'ait ramassée,

Y jette encor son reflet clair.


Un pouvoir magique m'entraîne

Vers l'abîme de ce regard,

Comme au sein des eaux la sirène

Attirait Harald Harfagar.

Mon âme, avec la violence

D'un irrésistible désir,
Au milieu du gouffre s'élance

Vers l'ombre impossible à saisir.

Montrant son sein, cachant sa queue,

La sirène amoureusement

Fait ondoyer sa blancheur bleue
Sous l'émail vert du flot dormant.


L'eau s'enfle comme une poitrine

Aux soupirs de la passion ;

Le vent, dans sa conque marine,

Murmure une incantation.


" Oh ! viens dans ma couche de nacre,

Mes bras d'onde t'enlaceront ;

Les flots, perdant leur saveur âcre,

Sur ta bouche, en miel couleront.


" Laissant bruire sur nos têtes,
La mer qui ne peut s'apaiser,
Nous boirons l'oubli des tempêtes

Dans la coupe de mon baiser. "


Ainsi parle la voix humide

De ce regard céruléen,
Et mon coeur, sous l'onde perfide,

Se noie et consomme l'hymen.