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Lunabellune

lundi 22 décembre 2008


The god Hanuman with a siren...
"Hylas and the Nymphs" (J W Waterhouse...)

Voici son histoire :

Quel mortel pouvait soutenir impunément le clair regard d'une nymphe des eaux? Dans la Grèce antique, Hylas, qui naviguait dans la mer Égée, n'y résista pas. Un jour, ayant abordé avec ses compagnons dans l'ile de Chios, il fut chargé d'aller chercher de l'eau. S'étant aventuré sous les arbres, il découvrit une source crystaline où s'ébattaient des nymphes au milieu des roseaux et des nénuphars. Séduites par la beauté du jeune homme, elles lui firent signe de s'approcher, et il vint s'agenouiller au bord de l'eau pour remplir sa jarre. Une des jeunes filles le fixa d'un regard si ardent qu'il resta sous le charme, incapable de faire un geste. Il sentit se poser sur son bras une main forte et froide comme la mort. Avant qu'il ait pus dire un mot ou un cri, il fut attiré sous les eaux, parmi les herbes aquatiques. Nul ne le revit plus. Ses compagnons parcoururent l'Ile en criant son nom à tout les échos. Finalement, ils arrivèrent à la source, et là ils comprirent. Venant d'une grande distance la voix d'Hylas leur parvint. Il cherchait désespérément à les atteindre depuis l'élément liquide dont il ne put jamais s'échapper...
(http://potionsetlunes.canalblog.com/archives/mythologie/index.html Allez sur cette page, il y a plein de choses à découvrir... )

J W Waterhouse again... With A mermaid

I think my favorite.... so sweet and delicate...
The siren of John William Waterhouse.

One of my favorite...

dimanche 21 décembre 2008

( image: Ulysse de Herbert James Draper)

Les sirènes (Albert Samain)

Les Sirènes chantaient... Là-bas, vers les îlots,
Une harpe d'amour soupirait, infinie ;
Les flots voluptueux ruisselaient d'harmonie
Et des larmes montaient aux yeux des matelots.

Les Sirènes chantaient... Là-bas, vers les rochers,
Une haleine de fleurs alanguissait les voiles ;
Et le ciel reflété dans les flots pleins d'étoiles
Versait tout son azur en l'âme des nochers,

Les Sirènes chantaient... Plus tendres à présent,
Leurs voix d'amour pleuraient des larmes dans la brise,
Et c'était une extase où le coeur plein se brise,
Comme un fruit mûr qui s'ouvre au soir d'un jour pesant !

Vers les lointains, fleuris de jardins vaporeux,
Le vaisseau s'en allait, enveloppé de rêves ;
Et là-bas - visions - sur l'or pâle des grèves
Ondulaient vaguement des torses amoureux.

Diaphanes blancheurs dans la nuit émergeant,
Les Sirènes venaient, lentes, tordant leurs queues
Souples, et sous la lune, au long des vagues bleues,
Roulaient et déroulaient leurs volutes d'argent.

Les nacres de leurs chairs sous un liquide émail
Chatoyaient, ruisselant de perles cristallines,
Et leurs seins nus, cambrant leurs rondeurs opalines,
Tendaient lascivement des pointes de corail.

Leurs bras nus suppliants s'ouvraient, immaculés ;
Leurs cheveux blonds flottaient, emmêlés d'algues vertes,
Et, le col renversé, les narines ouvertes,
Elles offraient le ciel dans leurs yeux étoilés !...

Des lyres se mouraient dans l'air harmonieux ;
Suprême, une langueur s'exhalait des calices,
Et les marins pâmés sentaient, lentes délices,
Des velours de baisers se poser sur leurs yeux...

Jusqu'au bout, aux mortels condamnés par le sort,
Choeur fatal et divin, elles faisaient cortège ;
Et, doucement captif entre leurs bras de neige,
Le vaisseau descendait, radieux, dans la mort !

La nuit tiède embaumait...Là-bas, vers les îlots,
Une harpe d'amour soupirait, infinie ;
Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie,
Étendait son linceul bleu sur les matelots.

Les Sirènes chantaient... Mais le temps est passé
Des beaux trépas cueillis en les Syrtes sereines,
Où l'on pouvait mourir aux lèvres des Sirènes,
Et pour jamais dormir sur son rêve enlacé.

Extrait du recueil "Au jardin de l'infante"
The fisherman....

Quelle merveilleuse peinture! Si poètique, si douce... Une si belle créature n'inspire-t-elle l'amour avant l'inquiètude???
Pourrait-on seulement envisager le moindre danger???